Mouloud Feraoun était kabyle, l’« un des plus beaux fleurons » de la colonisation en Algérie, nourri de culture française, instituteur dans un petit village de Kabylie, diffusant les valeurs françaises qui lui avaient été inculquées. Un romancier reconnu, édité aux éditions du Seuil, ami de Germaine Tillion, d’Albert Camus ou d’Emmanuel Roblès. Un an après le début de l’insurrection algérienne, il commence à écrire un journal, recueil qu’il poursuivra jusqu’à la veille de sa mort, à Alger, le 15 mars 1962, quatre jours avant la signature des accords d’Evian. Ce jour-là, il est assassiné sur les lieux mêmes de son travail, par un commando de l’OAS. La démarche théâtrale est celle d’une passation, une scénographie minimaliste, quelques lumières, un travail d’incarnation. Une partition à deux voix, texte et violoncelle intimement mêlés, qui donne envie de découvrir cette œuvre, d’aimer cet homme et de le faire revivre un peu à chaque représentation.

distribution
texte Mouloud Feraoun, Journal, 1955-1962 , Éd. Points 2011 ; une proposition de la Cie Passeurs de Mémoires ; version scénique et mise en scène Dominique Lurcel ; lumières Céline Juillard ; scénographie Gérald Ascargorta ; costumes Angelina Herrero ; avec Samuel Churin et Marc Lauras (violoncelle)

production
production Passeurs de Mémoires
avec le soutien du conseil régional d’Ile-de-France ; d’Aralis/Traces immigrées en Rhône-Alpes ; de la Maison des Passages ; de Sixième Continent ; de la Ligue des Droits de l’Homme ; de la Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme.

L’envie de Philippe: je l’ai vu, quel choc: drame de la double culture , c’est un spectacle indipensable, inoubliable. Une leçon pour nos questionnements identitaires du moment.